Vendre son bien plus rapidement grâce aux mandats exclusifs partagés
Publié le 03/05/2020
éjà utilisé dans de nombreux pays pour vendre ou acheter un bien plus rapidement, le mandat exclusif partagé commence à faire parler de lui dans l’Hexagone. Une solution pourtant encore méconnue du grand public et peu utilisée par les professionnels du marché français.
Vendre et acheter plus facilement
Lorsqu’un agent immobilier signe un mandat exclusif, il peut désormais l’inscrire dans un fichier baptisé Amepi et le partager avec l’ensemble des agents utilisant cet outil. Ces derniers pourront présenter et faire visiter le bien en question à leurs clients, sans complication pour le vendeur qui reste lui avec pour seul interlocuteur le mandataire qu’il aura choisi.
Visible par un plus grand nombre d’acheteurs, le bien est vendu plus rapidement. Selon les organisations adhérentes, l’utilisation du fichier Amepi permet de réduire les délais de vente de 105 à 91 jours en moyenne. Et si la vente est conclue par un agent non mandataire, la commission sera partagée à 50 % entre celui qui a conclu la vente et le mandataire. Un gain de temps non négligeable également pour les acheteurs qui peuvent ainsi accéder à toutes les offres auprès d’un seul des membres du réseau.
Un pour tous, tous pour un
Une offre encore trop peu utilisée comme le soulignent les différents syndicats. En effet, 3 000 agences sur près de 20 000 y ont adhérées pour le moment et seulement 180 sur 3 000 dans la capitale. Réticents, les agents immobiliers ont « peur de la concurrence de confrères plus importants » comme le déplorent les membres du réseau. Pourtant, ces mandats représentent 70 % des affaires aux États-Unis, souligne Bernard Cadeau, président du réseau Orpi.
Le fichier Amepi dispose aussi d’une base de données de 135 000 biens vendus ces douze derniers mois avec des informations détaillées comme le délai de vente, le prix de mise en vente ainsi que le prix auquel le bien a été finalement été cédé. Cela permet aux vendeurs de s’adapter au marché pour mieux vendre leur bien. Y adhérer coûterait 1 350 euros HT par an pour une agence mais lui rapporterait environ 52 000 euros HT de chiffre d’affaires annuel supplémentaire d’après les chiffres donnés par les porteurs du projet. Soutenu par de grands réseaux immobiliers comme Century 21, Orpi, Laforêt, Guy Hoquet, ou encore Era ainsi que des syndicats du secteur (Fnaim, Solvimo, Cimm immobilier), le fichier Amepi aurait besoin d’environ 30 % d’agences membres sur chaque secteur pour devenir vraiment efficace.
Aujourd’hui, 80 % des ventes sont encore réalisées par le mandataire et seulement 20 % pour les membres du réseau. Une situation qui évoluera certainement en même temps que le nombre de ses membres, comme c’est le cas aux États-Unis.